Comment se comporte le marché automobile ?

Nous constatons une légère croissance des immatriculations par rapport à la même période de l'année dernière sur les 3 principaux marchés : les États-Unis, l'Europe et la Chine. En France, le marché est stable.

Quels sont les principaux enjeux pour la filière automobile ?

La filière est confrontée à deux enjeux principaux : la décarbonation et la compétitivité. Le passage de la motorisation thermique à l'électrique est contrainte par des réglementations en Chine comme en Europe. La Chine subventionne largement toute la filière, depuis l'extraction des métaux jusqu'à la production et la vente des véhicules électriques (VE). Ce qui permet aux constructeurs de proposer des modèles à des prix attractifs.

En Europe, faute d'un soutien suffisant, pour la première fois depuis longtemps, la part de véhicules électriques dans les immatriculations recule : entre 2023 et 2024, les VE à bas coût sont passés de 14,3 % à 13,8 % et les hybrides rechargeables de 7,4 % à 7,1 %. Ce qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans le cadre du règlement européen CAFE (Corporate Average Fuel Economy).

En quoi consiste ce règlement ? 

Ce règlement prévoit que, au 1er janvier 2025, chaque constructeur ne doit pas dépasser des rejets de 95 g de CO2 par kilomètre parcouru, en moyenne sur l'ensemble de sa gamme. Pour tenir l'objectif, les constructeurs européens doivent baisser de 15 % leurs émissions d'ici la fin de l'année, ce qui suppose de monter la part des VE dans les immatriculations à 20 %. Tout allait bien jusqu'au printemps 2024, le moment où le marché a basculé.

 

Quelles sont les conséquences pour les constructeurs ?

S'ils ne tiennent pas l'objectif, ils vont devoir soit payer de très fortes pénalités, soit stopper la vente de certains véhicules thermiques de leur gamme à l'été 2025.

Si Stellantis devrait s'en sortir, 2 constructeurs sont particulièrement en difficulté : Volkswagen et Renault. Les constructeurs généralistes se trouvent coincés entre un règlement européen contraignant et une offre des constructeurs chinois très attractive.

Quelles sont les conséquences pour les mécaniciens ? 

Les mécaniciens doivent comprendre que c'est tout l'écosystème automobile qui vit une révolution. Sur un marché à faible croissance, la révolution des usages, de la conception des véhicules avec moins de composants et de l'environnement concurrentiel obligent la filière mécanicienne à se réinventer et à trouver d'autres débouchés que l'automobile. Au moment où les Chinois se dotent de fabricants de composants mécaniques performants et à moindre coût, la question de la compétitivité de notre industrie mécanique est en jeu.

Comment accompagner les mécaniciens dans cette mutation ?

Sur le plan technique, l'apport du Cetim est remarquable pour repenser toute la chaîne de traction et sur l'allègement du poids des véhicules. Sur le positionnement des entreprises, la PFA (Plateforme automobile), dont la FIM est membre, travaille notamment sur les relais de croissance tels que l'hydrogène, le médical ou l'aéronautique.

 

Contact :
François Liotard
Vice-Président FIM
Président du Groupement marché automobile de la FIM
DG LISI Automotive